La thérapie génique, une voie pour l’avenir

La thérapie génique consiste à introduire du matériel génétique dans des cellules pour soigner une maladie. Cette thérapie a été initialement conçue pour corriger un gène défectueux en cas de maladie monogénique (lié à une mutation d’un seul gène). Mais les évolutions technologiques et scientifiques rapides de ces dernières années ont permis d’élargir le champ d’utilisation de la thérapie génique.

La thérapie génique appliquée à la drépanocytose
La thérapie génique appliquée à la drépanocytose

La thérapie génique appliquée à la drépanocytose

Dans le cadre de la drépanocytose, des protocoles de recherche clinique internationaux sont actuellement en cours. Imagine, l’institut des maladies génétiques, a intégré le laboratoire de recherche de la thérapie génique. Ces travaux menés à l’hôpital Necker à Paris, représentent un véritable défi pour l’avenir de la recherche.

Un malade atteint de la drépanocytose a de faibles chances de disposer d’un donneur compatible dans le système HLA. Trop souvent, il est donc impossible de réaliser une greffe de moelle osseuse classique.

La thérapie génique propose une autre alternative : ce sont les propres cellules souches de la moelle osseuse du patient, que l’on prélève selon un processus très particulier et que l’on va ensuite corriger génétiquement en laboratoire, en introduisant un gène correcteur grâce à un vecteur d’origine virale avant de les réinjecter au patient au moment de la greffe (procédure dite ex vivo).

Des perspectives de guerison

En 2014, en France, pour la première fois dans l’histoire, un patient de 13 ans atteint de drépanocytose recevait avec succès une greffe de moelle osseuse par thérapie génique. Ce jeune adolescent qui souffrait alors d’une forme très sévère de la drépanocytose est guéri de sa maladie. Les transfusions sanguines ont été arrêtées, son taux d’hémoglobine est désormais correct et ce jeune mène dorénavant une vie normale.

Ce succès ouvre de véritables perspectives de rémission à l’horizon 2023 selon les chercheurs, avec l’espoir de pouvoir étendre cette thérapie génique à l’ensemble des malades ayant une forme sévère et sans donneur de la fratrie.

Il faudra tout de même attendre la fin des essais cliniques pour que ce traitement soit approuvé. Lors du 62e congrès de la Société Américaine d’Hématologie (ASH) de décembre 2020, les résultats concernant 3 patients atteints de drépanocytose ont été présentés. Ceux-ci n’avaient plus de crises vaso-occlusives depuis leur greffe avec thérapie génique. D’après la Filière de santé Maladies Rares Immuno-Hématologiques, les essais se poursuivent aux Etats-Unis et en Europe et prévoient d’inclure plusieurs dizaines de patients.

Il faut maintenant s’assurer que cette approche est efficace à long terme, avec une toxicité acceptable. Des anomalies ont été observées chez certains patients traités, rendant indispensable une analyse de ces évènements.

Des perspectives de guerison

De plus, la thérapie génique a un coût très élevé, de l’ordre de 500 000 euros par patient selon le Professeur Marina Cavazzana, à la tête du laboratoire de recherche de la thérapie génique. L’autonomisation des procédés devrait entrainer une diminution de ces coûts.

De nouvelles approches de correction directe de l’ADN sont en cours d’évaluation (« gene editing »).